• souvenirs d'une belle journée d'été

    Dansante sur la piste, virevolte à côté du ciel ta jupe
    Prestement contre la terre, clapotent tes pieds comme l'orage
    Tourbillonnante et égotiste, un talent dupe
    Gaiement sous le tonnerre, cette larme, ton trucage

    Jamais tu n'as daigné aimer mes offrandes
    Menteuse comme dans mes premiers rêves
    Si tu pouvais chuter, que ton corps se fende
    J'en rirais, joyeux, sans la moindre trêve

    Béate de ta fièvre turquoise et imparfaite
    Truande et mesquine, papillonnant des signes
    Quémandant ma crédulité, j'ai effleuré la défaite
    Sans ciller, une requête, ton expression maligne

    Hypocrite, sans la moindre rancune, sans la moindre rancœur
    Je paie à t'abandonner, te rejeter, mais tu croules sous l'avidité
    Une sangsue, s'en fut trop, j'ai fuit avec ton bonheur
    Qu'est d'aveuglément abuser des autres, délaissant la pitié

    Seule, désarrimée, le siphon t'emporte au loin
    Tes yeux voient cet avenir monstre, ce mauvais présage
    Des bribes de ton élégance, des volutes de ton parfum
    Tu espérais trouver une nouvelle ancre, esquiver le naufrage

    Gaiement sous le tonnerre, cette larme, ton trucage
    Tourbillonnante et égotiste, un talent dupe, merveilleux
    Prestement contre la terre, clapotent tes pieds comme l'orage
    Dansante sur la piste, virevolte à côté du ciel ta jupe bleue

    me_21032018
    tsunn

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    Texte écrit pour un concours, dont le thème était :
    " "La fille en Jupe Bleue."
    Pas très long, je vous l'accorde. Faites ce que vous voulez. Les mots 'Jupe Bleue' ne sont même pas obligés d’apparaître clairement dans le texte, juste une allusion suffit."

     Voici les textes des autres participants : à ajouter


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  • Si le monde des sirènes enlevait ma haine
    Qu'en tout temps tout honneur
    Je n'ai plus de peine
    A mon âme à mon cœur
    Chers à l'éveille
    J'ai cherché la veille
    Un instant où poser mon fusil
    Un endroit pour arrêter l'ennemi

     

    Mais la réalité m'aveugle et m'assène
    J'ai perdu pied et suis tombé sur scène
    La peur m'enserre et j'en pleure
    J'ai regardé la fenêtre et mes frayeurs
    Je tremble d'horreur
    Dehors se trempe d'orgueil
    Or à cette heure
    L'obscurité emplit mon cercueil

     

    sa_17032018
    tsunn

     


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  •    Dix minutes sans pleurs, dos accolé au canapé, le tic-tac de l’horloge, les gouttes d'eau dans l'évier. Le temps s'écoule, la patience se dissout. A point d'heure est attendue l'arrivée des deux parents biscornus. Le tremblement dans le choix, la rythmique du pouls, l’abstinence, l'hésitation. Le premier glissement, un allé simple dans le tréfonds.

    Les traits s'affaissent, la tristesse s'y lit, le temps s'efface, le huit-clos débute entre soi et soi. Qui du retour ou du départ gagnera ?

    Ressasser ses craintes, rester en condamnation, marcher sous des coquilles d’œuf, l'échiquier brisé sous les pieds. La vie ne ressemble en rien à un jeu. Depuis longtemps cette vision avait abandonné son esprit. La vie est notre seule mémoire, et notre seule once d'espoir. Indécodable des souvenirs qui nous échappent, modifiable à chaque instant des émotions qui nous submergent. Indéchiffrable des surprises qui s'y profilent, pourtant "Le meilleur moyen de prédire le futur est de le créer"*.

    Alors, il fallait partir, loin de cette maison endormie sous sa couverture de nuage, perlée d'étoile, veillant à ne renfermer aucun cauchemar. Le calme. Elle respirait d'une sérénité, dont les bruits ne vinrent la troubler. Le réfrigérateur ne bourdonnait pas, les radiateurs ne pleuraient pas, et les bruits parasites jouaient à cache-cache avec le silence. Mais c'en était trop.

    Debout, sans détour, tout a volé. Un carnet, un stylo, des vêtements. Tout, sans exception, a volé dans l'élan de la précipitation, et dans cet enfer d'organisation improvisée, la valise peina à se boucler. Trop à prendre, trop de sentiments à emprisonner dans un si petit bagage. Les coloriages entres amis, les vieux cadeaux dans l'oubli, des poèmes, photos et quelques larmes. Une explosion. D'un coup. Une explosion de pleurs. Si violents qu'ils vous étranglent, que vous ne parvenez plus à respirer. Entre deux cris étouffés, on respire, pour repartir dans nos sanglots. Et plus on s'efforce de se calmer, plus ils reprennent en vigueur, nous engloutissant dans un vide sans personnalité. Et ainsi, sans rien à ajouter, tout pouvait commencer.

    Tout s'enchainait harmonieusement, alors que la décision était aussi spontanée qu'imprévisible. En sortant par la porte de derrière, emportant sa vie pour en rejoindre une nouvelle, le temps dans une main, les souvenirs dans l'autre. La porte s'ouvre, s'engouffre le temps futur, une nuit sans chaleur, ni vent froid. Une inspiration. Une expiration. Un pas en avant, puis le second.

    "Partons."

     

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    Texte écrit pour un concours, dont le thème était :
    "Vous avez 10 minutes précisément pour faire vos valises avant de devoir partir. De vous enfuir parce que vous êtes en danger. Que prenez-vous ?"

     Voici les textes des autres participants : Carotte-samaMad hatter

    * citation de Peter Drucker


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